Géologie
|
Le village de Labastide à 530 m. d’altitude, se situe dans la zone de transition entre le Plateau détritique de Lannemezan et les premiers massifs calcaires pyrénéens. Ces terrains sédimentaires sont formés de calcaire affouillé par les eaux, phénomène typique de la région des Baronnies qui compte de nombreux grottes et gouffres composant un paysage « karstique » : des ruisseaux naissent avant de mystérieusement se perdre. Des dolines apparaissent, des avens, grottes et gouffres se creusent. Une formidable dynamique souterraine souvent invisible, créé un monde souterrain le plus souvent inconnu.
|
|
Le paysage géologique de Labastide est emblématique du karst : plusieurs ruisseaux convergent vers le fond d’une vaste dépression, pour se réunir dans un vallon et disparaître au pied d’une large falaise calcaire, dans une vaste grotte-perte avant de ressurgir de l’autre côté de la montagne à Esparros. C’est le réseau hydrographique Labastide-Esparros qui relie les Grottes de Labastide au Gouffre d’Esparros. Anecdote , le ruisseau à Labastide se nomme « La spugue » (la Grotte) et « l’Ayguette » (petite eau) à sa résurgence à Esparros, 1,5 km. plus loin.
|
|
Ce vallon est percé de plusieurs grottes, toutes imposantes au pied de la grande falaise : La Perte, la Grotte Blanche, plus loin la Grotte aux Chevaux. Il est rare de trouver en un même lieu, autant de formations calcaires et karstiques. Le paysage est marqué par les eaux qui ont formées un canyon, aujourd’hui verdoyant qu’il fallait imaginer plus abrupt et dépourvu de végétation, il y a 14 000 ans.
|
Tout comme le Gouffre d’Esparros, les différentes Grottes de Labastide ont été successivement creusées, il y a plus d’un million d’années par la rivière Neste, a l’époque plus haute en altitude dans les vallées. La fracturation du massif, par les failles et diaclases, a permis à la rivière de creuser le karst pour le traverser littéralement de part en part, mettant ainsi en relation le bassin de la Neste avec le bassin de l’Adour. Le creusement s’est fait pendant plusieurs centaines de milliers d’années, sur le principe de la dissolution du calcaire. Puis, la Neste a été détournée de son lit lors d’une phase glaciaire. Elle coule aujourd’hui dans la vallée voisine qui porte son nom.
La Grotte aux Chevaux ou préhistorique est l’ancien lit de la rivière en connexion alors avec le réseau fossile du Gouffre d’Esparros que l’on visite aujourd’hui. Mais le fond de la Grotte Préhistorique tout comme le fond de la Galerie d’Aragonite se sont colmatées et ne sont plus en liaison depuis bien longtemps ; l’homme de Cro-Magnon a connu la grotte telle qu’elle est aujourd’hui. On trouve pourtant des deux cotés, des placages de graviers plats et de galets charriés par la Neste.
Plus tard, la rivière trouvera son chemin plus bas, créant un deuxième réseau encore emprunté par les eaux aujourd’hui.
Les concrétions
Contrairement au Gouffre d’Esparros, on trouve peu de cristaux mais de nombreuses concrétions emblématiques, en particulier dans la Grotte Blanche.
Petit récapitulatif sur la formation des concrétions classiques en milieu souterrain : L’eau de pluie ou d’infiltration se charge en gaz carbonique (dioxyde de carbone) en traversant les végétaux et l’humus. Elle va dissoudre le calcaire des roches qu’elle traverse et, en arrivant au contact de l’air, dans les grottes, soumise à l’apesanteur et à d’autres forces va, avant de tomber déposer du carbonate de calcium (calcaire dissout par le gaz carbonique), la calcite et parfois, comme au Gouffre d’ESPARROS, de l’aragonite. Les fistuleuses prennent naissance puis les stalactites et stalagmites aux endroits où les gouttes d’eau tombent sur le sol. Et bien d’autres cristaux et formations.
|
|
C’est le minéral le plus connu dans les grottes. Le cristal de calcite est l’élément principal constituant les roches carbonatés (tel que le calcaire). Il est aussi l’élément constituant les concrétions habituelles des cavités. La calcite se forme par précipitation du carbonate de calcium et son aspect souterrain est souvent celui d’une stalactite, stalagmite, colonne..
La couleur de la calcite varie. Elle prend souvent une teinte blanche, incolore, avec toutes les nuances de jaune tirant sur le brun, le bleu ou le vert. Sa couleur provient d’inclusion d’impureté ou d’oxydes entre les cristaux de calcite. Elle est aussi transparente à translucide
|
|
L’origine est la même qui pour les fistuleuses : l’eau chargée en carbonate de calcium (calcaire dissout par le gaz carbonique) en abandonne une partie avant de tomber puis lorsqu’elle touche le sol. Les nombreux arrêts et reprises de débit, la quantité de carbonate dissous ont une influence sur la taille et le développement de ces concrétions. Parfois, plusieurs centimètres par an ou par millénaires…. Il n’y a pas de moyenne. Elles peuvent se rejoindre et former des colonnes, leurs formes se prêtent parfois à l’imaginaire. |
|
Ressemblant à des voiles souvent très fins et translucides, elles peuvent atteindre plusieurs centimètres, voire plusieurs mètres de développement. Elles épousent les parois inclinées, l’eau (soumise à la pesanteur et à la tension superficielle) déposant le long de son parcours sur la paroi du carbonate de calcium. Souvent colorées de différentes couches elles témoignent des facteurs de croissance mais aussi climatologiques. |
|
Très nombreux dans la Grotte Blanche, il s’agit de bassins naturels plus ou moins perméables, formant de nombreux bassins d’eau saturée en carbonate de calcium qui se dépose peu à peu en périphérie. On trouve des microgours de quelques millimètres ou centimètres sur les larges coulées stalagmitiques et de très nombreux bassins plus importants, parsemant le sol de la grotte. |